En cours de chargement...
L'objet de ce numéro est de rendre compte des débats récents qui intéressent la Chine rurale de la deuxième moitié du XXe siècle. Les contributions proposées ici s'appuient sur des données inédites et portent un regard nouveau sur la période dite collectiviste. Elles donnent lieu à une analyse des liens existant entre cette période et la période actuelle, dite de décollectivisation. Une attention particulière est accordée aux mécanismes d'appropriation des terres agricoles qui se sont succédé depuis la réforme agraire de 1950.
Ces mécanismes sont observés à la lumière de ce que les différents protagonistes, depuis le gouvernement central jusqu'aux foyers paysans, considèrent comme légitime ou illégitime. Le flou juridique et normatif qui entoure ces procédures d'appropriation facilite les réquisitions illégales et explique l'impuissance des foyers paysans à lutter contre ces pratiques. A l'appui de témoignages et d'archives désormais accessibles, ce recueil montre que le problème actuel que constituent les appropriations arbitraires de biens fonciers collectifs ne peut être compris sans l'étude des règles et dispositifs mis en place pendant les premières décennies du régime communiste.
Cet ouvrage fait dialoguer chercheurs chinois, chercheurs américains et chercheurs européens. De ces échanges il ressort que la question du légitime et de l'illégitime, longtemps passée sous silence, doit et peut, enfin, être posée.