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A y examiner d'une façon plus générale, c'est peut-être la variété sensible des choses dont il faudrait nous débarrasser, nous défaire à la fois insidieusement et à toutes forces : une diversité du monde que l'on croyait infinie, ses nuances, ses apparitions, ses totems colorés, ses idiosyncrasies, ses ciels singuliers et ses f ormes coutumières, ses paysages multiples propres à l'étonnement, ruelles avec des petits jardins brouillons, reliques désuètes, ses impressions profondes et désordonnées, ruines et terrains vagues aussi au-dedans de soi, son bric-à-brac manufacturé.
Et encore ses objets pleins d'usure, datés, faisant durer dans le présent un quelque chose d'autrefois, traces que la vie efface peu à peu mais qui résistent ; stigmates d'autres temps incrustés jusqu'ici et avec quoi on pourrait fonder le sentiment d'une possible continuité (au lieu que tout nous parvienne désormais étincelant sur l'écran, comme immuable et neuf, sans aucun signe de ce qui s'est passé).
(Ni qu'il se soit passé quelque chose).