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La réunion du G20 qui s'est tenue à Londres le 2 avril dernier porte en germe un bouleversement assez radical. du fonctionnement de la finance mondiale. Les grands pays ont mis en avant un objectif clair de régulation de la planète finance ; ils ont mis sur la table les instruments avec lesquels ils souhaitent y arriver, tout en fixant un calendrier afin de mesurer l'état de leurs progrès. Le G20 pose les principes d'un changement majeur du rôle des banques centrales, à qui l'on demande de développer les outils et les politiques à même de contrer l'instabilité financière.
Il réclame la mise en oeuvre d'un contrôle serré de la distribution de crédits par les banques, pour qu'elles arrêtent de nourrir les bulles. Appliquer une telle politique ne sera pas facile. Cela signifierait par exemple que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait venir dire à la France que le crédit progresse trop vite et qu'elle va pénaliser les banques françaises en leur demandant de mettre de côté plus de capital.
Une situation politiquement délicate. Les gouvernements veulent également encadrer les marchés de produits dérivés, ces allumettes spéculatives qui mettent souvent le feu à la finance et qui ont été de toutes les crises financières importantes de la dernière décennie. Ils exigent une régulation des fonds spéculatifs. Et ils s'attaquent aux paradis fiscaux. Certes, sans remettre en cause complètement le secret bancaire et, plus généralement, la fabrique d'opacité sur laquelle vivent ces territoires.
Mais plusieurs grands pays semblent prêts à aller plus loin en ce domaine. Il va falloir maintenant transformer toutes ces bonnes intentions en actes. Christian Chavagneux