La Lettre clandestine N° 8/2000

S'interroger sur " Anonymat et clandestinité aux XVIIe et XVIIIe siècles " c'est entreprendre une analyse méthodique des différents rapports possibles entre les deux termes, et leurs différents sens possibles. On pourrait penser que l'anonymat garantit à l'auteur l'impunité et lui permet toutes les libertés et toutes les audaces, mais la fragilité de l'anonymat est grande dans le petit monde très surveillé de l'imprimerie sous l'Ancien Régime.
Le masque, le pseudonyme, la fausse attribution sont des traits caractéristiques que les manuscrits philosophiques clandestins partagent avec le livre imprimé. Ces subterfuges sont porteurs de sens. Ils proposent au lecteur un " pacte de lecture ". A l'exact point de rencontre de l'histoire des idées et de l'histoire du livre, les études réunies ici illustrent les méthodes de l'une et de l'autre et confirment la collaboration fructueuse entre les spécialistes des idées philosophiques et religieuses et les spécialistes de la littérature.
Ce volume annuel de La Lettre clandestine fournit également une bibliographie exhaustive, des études, une documentation, des informations sur la littérature philosophique clandestine à l'Age classique et sur les recherches qui sont conduites dans le monde entier à son sujet.