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Dans ce vingtième numéro des Cahiers du Sens, le jeune poète Jean Guiony ose écrire " un poète mort qui est encore évoqué est un poète sauvé, sanctifié par la postérité. Plus de doutes, et plus besoin de preuves a son sujet" et il déplore un peu plus avant dans son article intitulé le syndrome de l'albatros : "En revanche, le poète vivant, le poète présent, qui produit en ce moment, est un poète sans crédit, un homme dont est mise en cause, du moins mis en doute, la valeur de son travail".
Presque tous les auteurs proposés ici sont vivants à l'heure où paraissent ces Cahiers. Tous, ou presque, essayent, avec effronterie et talent, de répondre à la question : "l'inaccessible étoile, la poésie ?". Pourraient-ils tous signer le manifeste pour un vibrato majeur de Juliette Darle ? Acceptent-ils tous de considérer la poésie "comme extase" (Christophe Dauphin) ou d'épouser le point de vue d'Evelyne Morin affirmant " la poésie est ce Dadichten - dire là - Pour paraphraser le Dasein - être là - d'Heidegger".
Une chose est sûre : la richesse du sommaire de ce numéro 20 nous interdit de citer tous les auteurs qui se pressent à "notre" portillon de mots et de révoltes, au risque parfois de se faire de l'ombre et de la lumière les uns les autres ! Pour une fois, au discours de présentation, nous préférerons donc la mise en appétit de lecture par l'énumération, en quelque sorte. Guy Allix, Didier Ayres, Jean-Marie Berthier, Nathalie Picard, Brigitte Broc, Michel Cazenave, Gérard Engelbach, Dominique Dumont, Gwen Garnier-Duguy, Jean-Pierre Boulic, certes, mais aussi le retour d'Etienne Crosnier, les confirmations de Bruno Thomas, Etienne Orsini, Dany Moreil, Bernard Jakobiak ou Gérard Pfister, le premier poème publié d'Olivier Germain-Thomas, et les apparitions dans nos colonnes de Jean-Yvees Reuzeau, Josette Ségura, Alain Callès, Dominique Sutter, François-Xavier Maigre, Armen Tapinian, quelques autres encore...
Mais nous n'aimons guère les palmarès, chacun le sait. Nous avons horreur des certitudes poétiques affichées comme les décorations au salon des vanités humaines. Nous ne sommes ni juges ni partis. Nous vagabondons d'instinct hors des tribunaux universitaires et cela nous permet de respirer encore ! Vingt ans déjà que cela dure...