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On parle beaucoup de la marche depuis plusieurs années, comme si nous l'avions perdue de vue dans un monde dominé par la locomotion mécanique, le vélo, la voiture, les transports publics. Elle répond à une volonté de se réapproprier ou de défendre un temps personnel, dans des sociétés qui semblent le confisquer au profit de logiques aliénantes et abstraites. Elle correspond aussi au voeu de ralentir, alors que le monde semble s'être follement emballé sans plus savoir vers quoi exactement il poursuit sa course.
Elle est également une manière de sortir du régime de la performance et de la compétition, pour, enfin, prendre le temps d'observer et d'écouter le monde autour de nous. Le temps de rêver aussi, sans lequel il n'est pas de véritable réflexion possible, pas de jardin, pas de poésie, pas de philosophie. Privilégier la marche est une façon de réclamer ce temps-là et, si nous tenons à nos paysages, c'est parce que nous avons appris à les regarder en marchant.