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En un sens, ce dossier prolonge celui consacré aux populismes il y a trois mois. Quand cesse l'état de droit, s'impose le règne de l'irrationnel, de la foule vengeresse qui se substitue à la loi. En privilégiant une seule étude de film, celle d'"Autopsie d'un meurtre", nous ne voulons pas seulement rendre hommage à un chef d'oeuvre mais pointer l'importance d'un cinéaste, Otto Preminger, Juif viennois, témoin d'un empire englouti, l'Autriche-Hongrie, par la première guerre mondiale qui se jettera ensuite dans les bras du nazisme.
Un autre grand artiste de la Mitteleuropa, Kafka, avait donné, au premier quart du 20ème siècle, avec "Le Procès", une analyse spectrale de la justice et une anticipation des totalitarismes à venir qui nourriront la magistrale adaptation d' Orson Welles. A l'heure où se donnent libre cours l'intolérance, le déni de droit et la falsification de la vérité des Etats-Unis de Trump au Brésil de Bolsonaro, de la Chine de Xi à la Turquie d'Erdogan, de la Russie de Poutine à la Hongrie d'Orban, il n'est pas inutile de revenir sur ces figures du juge, de l'avocat, du témoin qui, de l'Italie à la France et à l'Amérique, ont peuplé les écrans pour que justice soit faite ou non.