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Il convient de considérer "store telling" au pied de la lettre. C'est le fait de "raconter une histoire", d'étudier un objet comme pouvant s'inscrire dans un récit, être englobé dans une narration, trouver sa place dans une histoire que l'on puisse raconter. Ce serait, manifestement, un angle neuf pour aborder le domaine de l'éducation. D'autres secteurs du savoir se sont lancés dans le storytelling pour ne pas laisser passer une occasion de voir le secteur considéré sous un angle nouveau et pour avoir une chance de mieux le saisir.
C'est le cas de quelques domaines particulièrement importants socialement, comme la médecine, ou la politologie, la philosophie. Le storytelling est une forme d'approche d'une "vérité approximative" dirait Bachelard, là où aucune "vérité" (avec toutes les réserves sur le contenu de ce mot) ne peut être constituée. Par exemple. on pourrait aisément étudier, à l'aune du storytelling, la très rude querelle entre les "créationnistes" et les "évolutionnistes".
L'évolutionnisme, depuis Darwin au moins, a établi que l'homme descendait de l'animal. C'est scientifiquement démontré. Mais force est de constater qu'une partie de la population croit au créationnisme : le monde est tel que Dieu l'a créé, exactement identique à lui-même, sans changement. On peut en retirer ceci : la science ne fait qu'engendrer une histoire (à laquelle on croit ou pas et c'est cela qui est stupéfiant pour nous qui sommes baignés dans le "conte scientifique").
C'est un leurre de croire qu'une science est démonstrative. Elle aboutit, finalement, à une croyance, dont on pouvait penser, justement, qu'elle s'en était échappée et l'avait réduite. Il est largement plus inquiétant qu'une telle querelle puisse se régénérer aujourd'hui. Mais cela engage à passer au crible du storytelling beaucoup de nos "évidences".