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L'imposture est une forme de tromperie qui consiste à se faire passer pour ce qu'on n'est pas, sorte de mimétisme ou d'imitation qui peut être perçue comme une mystification. Pour la pensée médiévale qui médite sur la formule de la Genèse : " Dieu a fait l'homme à son image et à sa ressemblance ", il était sacrilège de changer d'apparence et l'imposteur était perçu comme l'incarnation même du démon.
Les imposteurs dans la littérature prennent d'ailleurs souvent, de Tartuffe à Faujas et à l'abbé Cénabre, l'aspect du prêtre perverti qui détourne la foi à des fins personnelles pour dominer autrui. Ce livre montre comment la littérature française du XIXème et du XXème siècle présente l'Histoire de façon récurrente comme le règne généralisé de l'imposture dans une civilisation en déclin. Mais si la satire de la société consiste souvent en une déclinaison des impostures dont elle est le théâtre, l'époque romantique met en scène des contre-imposteurs qui usent des armes de l'imposteur pour mieux le démasquer.
Les exemples en sont nombreux dans la littérature populaire, du Comte de Monte Christo à Lagardère, véritables héros du bien devenus les instruments de la justice transcendante. L'usage du pseudonyme en littérature peut apparaître comme une autre imposture, surtout quand il s'agit d'autobiographies fictives évoquant la shoah et dénoncées comme exploitations commerciales du génocide. Plus généralement, la littérature de fiction tout entière ne pourrait-elle apparaître comme une imposture ? Pour l'éviter, il importe que le lecteur moderne ne soit plus leurré mais devienne le complice du jeu littéraire apte à utiliser les armes de la fiction pour démasquer le mensonge des apparences.