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La persistance du sacré dans la littérature après la crise religieuse qui a affecté le XXe siècle, marqué par le mot célèbre de Nietzsche sur "la mort de Dieu" et par le silence de Dieu à Auschwitz, fait l'objet de cette étude. Chez des auteurs qui ont pris leurs distances avec les croyances religieuses traditionnelles, notamment chrétiennes ou musulmanes, le sacré se métamorphose. Sont étudiées, dans la littérature française et francophone du XXe siècle, les oeuvres de Joseph Delteil, Paul Morand, Albert Camus, Julien Gracq, Michel Tournier, Jean-Marie-Gustave Le Clézio, Philippe Le Guillou, mais aussi des poètes comme Blaise Cendrars, Eugène Guillevic ou Jean Grosjean, auxquels s'ajoutent un auteur allemand du début du siècle, Franz Kafka et un auteur francophone marocain, Abdelhak Serhane.
Les aspects les plus divers du sacré sont dégagés, qu'il s'agisse du "sacré noir" ou du "sacré cosmique". La resacralisation du monde profane qui remet en cause la définition même du sacré par la séparation du profane, comme la sacralisation de l'art considéré comme le détenteur d'une nouvelle forme de sacré, apparaissent comme les grandes tendances de cette littérature. Ainsi le sacré apparaît-il, au XXe siècle, plus proche de l'homme et du monde quotidien.
Qu'il se manifeste dans la Nature, dans l'Art ou dans la Poésie, l'incarnation lui est nécessaire, conciliant élan et enracinement.