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Pourquoi tend-on à exclure la notion d'expérience ou les méthodes expérimentales de la recherche en " sciences humaines " ? Ce recueil propose un balayage, qui lèvera peut-être un peu de poussière, sur quelques a priori attachés aux disciplines juridiques, littéraires, sémiotiques. On y montre comment les théories et les pratiques des sciences dites humaines sont bien loin de passer à côté des questions qui donnent tout son sens, divers, profond, équivoque, à la notion d'expérience, à la praxis expérimentale.
De l'homme ou de l'animal, lequel doit-il le plus redouter l'expérimentation ? pourquoi conduire une Golf peut-il être une expérience existentielle ? quel intérêt Nerval et Flaubert ont-il trouvé dans le tourisme sexuel ? le besoin nouveau d'expérimenter la loi tuerait-il le mythe d'un droit infaillible ? dans quel sens les écrivains font-ils des expériences sur le temps, le langage comment un lecteur, un spectateur, et même un théoricien sont-ils des sujets expérimentaux ? La bioéthique, la perception audio-visuelle, le droit comparé, la représentation de la guerre, l'espace public, la fiction romanesque contemporaine sont quelques-uns des thèmes abordés par les études réunies dans ce premier numéro de la revue " Constellations ", consacrée aux travaux d'étudiants en cours de thèse - il s'agit ici d'un panorama des recherches doctorales qui se font à Limoges.
Mais l'étude sur l'expérience n'est pas le seul enjeu de ce numéro. La multiplicité des méthodes observées et des objets de ces recherches donne tout son poids à l'interdisciplinarité, qui, loin d'être ici prétexte à rassemblements œcuméniques, constitue plutôt l'occasion et la motivation précieuses de véritables questionnements. D'abord sur les limites des champs et des pratiques disciplinaires.