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Dans la continuité des journées d'études organisées au sein du CREHS (EA 4027) de l'Université d'Artois en 2010 et qui ont porté sur Le coût des études, ses implications scolaires, sociales et politiques, montrant l'importance et la diversité des contributeurs à la dépense d'éducation, la complexité des montages financiers et des modalités de financement des réalités scolaires, tout en analysant les politiques d'aide ou d'exemption des droits pour les élèves et les étudiants ainsi que leurs implications sociales multiples, il s'agit cette fois d'étudier les liens qui existent entre les structures éducatives et les réalités économiques mais en faisant le choix de décaler l'angle d'approche pour l'externaliser, adoptant le regard du fournisseur de services pour lequel l'éducation est un marché à satisfaire.
L'acte éducatif en effet, même s'il a pour finalité un but désintéressé - qui peut être le développement maximal des aptitudes de tout être humain - exige un certain nombre de locaux, de supports et de matériels pédagogiques que doivent fournir diverses entreprises spécialisées ou généralistes. Sur la longue durée, au travers des dix-huit contributions proposées dans ce numéro spécial de la Revue du Nord, et qui reprennent les journées arrageoises de 2011, se dégagent certaines constantes.
La présence d'une institution scolaire ou universitaire apparaît bien pour l'espace qui l'accueille comme un enjeu économique majeur par l'importance et la variété du "marché éducatif a à satisfaire, que l'on songe simplement ici aux bâtiments à construire ou à entretenir, aux bibliothèques à fonder et à enrichir ou aux élèves et étudiants à nourrir et à loger. L'édition scolaire et les objets pédagogiques, sous toutes leurs formes, alimentent également un commerce important.
Entre "l'Etat et le marché", le secteur scolaire et universitaire apparaît parfois assez spécifique par les contraintes imposées par le Ministère, même si les logiques mercantiles existent assurément. L'existence d'une offre éducative marchande privée face aux établissements publics, les possibles "guerres tarifaires", le développement des entreprises de soutien scolaire témoignent de la force de ce marché éducatif.
Le monde patronal, les entreprises, les chambres de commerce ne sont pas indifférents, loin de là, à cette nécessité éducative et investissent souvent le champ scolaire et universitaire, en créant leurs propres structures de formation ou en soutenant les institutions existantes comme le firent longtemps les compagnies minières en lien avec la faculté des sciences de Lille. Des liens étroits, pas toujours dénués d'ambiguïté, se tissent alors, même si la mesure du "retour sur investissement " est souvent difficile à mesurer.
On perçoit ici toute l'actualité des évolutions historiques dégagées.