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Chacun est d'une certaine manière l'héritier, fût-ce indirectement, de la traite négrière atlantique, qui a joué un rôle majeur dans la construction du système économique du monde moderne et a eu des effets bien au-delà de ceux qui en ont directement souffert ou profité. Qu'implique cet héritage aujourd'hui ? Le premier dossier dans ce numéro (conseiller de la rédaction : Ali Moussa Iye) esquisse quelques relations entre la compréhension du passé et le sens des politiques contemporaines de la mémoire.
Il aide ainsi à ouvrir un espace pour débattre d'un avenir où la mémoire de l'esclavage puisse être une dimension de la compréhension de soi. Le second dossier (conseiller de la rédaction : Tom Dedeurwaerdere) envisage les défis juridiques, économiques et institutionnels de l'évolution rapide des relations scientifiques et techniques avec le monde microbien. L'information microbiologique est complexe, avec des aspects à la fois de bien public et de ressource commune.
En même temps, c'est une question commerciale essentielle : les coûts d'une recherche aléatoire peuvent ne pas être engagés sans l'espoir d'un bénéfice fondé sur la propriété des résultats. D'où une tension inhérente entre le partage des matériels et de la recherche sur une base ouverte et non exclusive d'une part, et le maintien des incitations nécessaires pour investir dans une recherche durable, sûre et de haute qualité d'autre part.
Les articles abordent ces questions, en se penchant en particulier sur le rôle de la technologie et des institutions ainsi que sur la contribution de l'action collective à l'élaboration d'un espace commun de savoir qui soit robuste et au blocage de la tendance à clôturer et à privatiser le domaine intellectuel public.