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Depuis toujours les écrivains comme les artistes se sont trouvés confrontés à des situations ou à des
événements qui par leur gravité, par leur intensité ou par leur caractère insupportable, posent la question des pouvoirs et des limites de la littérature. Ces événements sont d'ordre naturel (Pline et l'éruption du Vésuve, Voltaire et le tremblement de terre de Lisbonne…) ou humain (les épidémies, les guerres, les massacres et les génocides, où le 20ème siècle s'illustre particulièrement) ; ils sont collectifs (la Shoah) ou singuliers (les assassinats de Socrate, de Giordano Bruno et peut-être demain de l'iranienne Sakineh), et tous à la fois semblent imposer leur nécessité à l'artiste (on songe à Guernica) et à l'écrivain, et à la fois les questionnent sur cette nécessité et sur leur capacité de traduire ce qui relève de l'horreur absolue, c'est à dire de l'indicible : devant une telle horreur, faut-il se taire ou en témoigner, et certainement certains se sont tus ou se taisent sans laisser de trace ? Et cette horreur, comment la dire ? Que peut la littérature, et que peut-elle de mieux le cas échéant que d'autres formes d'information, comme le journalisme, la parole politique ou religieuse, ou le discours académique ? L'histoire récente n'est pas la moins fertile en horreurs de tous genres, naturelles et humaines : le tremblement de terre en Haïti, les inondations du Pakistan, le génocide rwandais, les attentats du 11 septembre, et tant d'autres, demain la lapidation promise de Sakineh, etc.
Riveneuve Continents propose aux écrivains de reprendre cette interrogation sur la légitimité de la littérature, sous l‘angle général de la confrontation entre l'auteur et l'indicible, comme expérience des limites.