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La honte... elle surgit, elle s'avoue ou elle reste secrète. Dans les "Dossiers écrivains", son lien avec la possibilité de s'exprimer est manifeste : "Très vite, j'ai senti, dans des situations difficiles voire tragiques, que certaines choses dangereuses ou honteuses restaient soigneusement tues. Or, les émotions qui les accompagnaient flottaient dans l'air, s'exprimaient au-dessous des mots" se souvient Jérôme Meizoz.
"J'ouvre à peine la bouche, et la honte m'assaille, la honte, elle me verse son acide dans le tube digestif, elle me prive de mots", observe Ruth Schweikert. "La honte nous inhibe effectivement, surtout quand il s'agit d'apparaître en public : elle affaiblit non seulement la volonté de dire, mais les mots mêmes dont nous disposons", constate Pierre Lepori. Hamed Abboud, sous la rubrique "D'un ailleurs", Zora del Buono, Levin Westermann, Francine Wohnlich, Laurent Cennamo, Rut Plouda et Virginia Helbling, dans le "Cahier d'inédits", affrontent leurs hontes, recourent à l'étymologie, à leurs souvenirs et à leur imagination, pour déployer de multiples aspects de la honte : honte sociale, honte corporelle, honte de soi, honte d'autrui...
Autant de thèmes que Jacqueline Benz illustre dans sa "Contribution visuelle". Le dialecte agit-il comme un révélateur ? Comment restituer un style elliptique ? Quelles particularités recèlent les textes sacrés ? Les traductrices Ursula Gaillard, Ilma Rakusa et Anna Ruchat soulèvent ces questions dans leur "Carte blanche".