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Voilà un livre hybride qui n'est ni un roman ni une autobiographie, ni une somme de fragments mais plutôt une mosaïque de vie de cet auteur précieux, à qui l’on doit la belle phrase : "ne me secouez pas, je suis plein de larmes". On sourit pourtant et on rit parfois même, à la lecture de ce texte à la sensibilité et au ton uniques, rassemblant le récit de mille vies, avec autant d'ellipses et de non dit que la décence, l'humilité et la poésie requièrent. L’amour de Paris, les sales coups de la vie, un demi siècle raconté avec brio et une fausse simplicité. Calet sait tout dire sans en dire trop, sans plus peser sur la balance qu'une vie de plume et d'encre, de rêveries et de blessures, celle d'un écrivain, un vrai, un pur.
Dans la série des livres uppercut, je vous présente Paris Insolite du poète et clochard céleste Jean-Paul Clébert, un livre qui vaut tous les polars écrits par des imaginatifs pantouflards, bien au chaud devant la cheminée familiale.
Clébert lui, a tout vécu. Il découvre Paris à 17 ans, couche avec les filles du peuple, celles qui travaillent dans le centre mais habitent dans des banlieues aux noms de stations de métro de fin de ligne. Il est un temps métreur d'appartements, ce qui lui permet de s'engouffrer chez l'habitant et de faire toutes sortes de rencontres, mais surtout d'amasser
un peu d'oseille pour faire le tour des bistrots
Mais du travail, point trop n'en faut! Ce qu'il préfère c'est la liberté de déambuler de quartier en quartier, de terrains vagues en piaules aussi secrètes qu'insalubres, loin des patrons, des curés et des bourgeois.
Dans un style percutant fait de longues phrases sinueuses comme des rues sans fin et d'énumérations nombreuses comme les tapins une fois la nuit tombée, Clébert nous décrit tout :
les filles du quartier Saint-Merri, la zone et ses alignements de baraques à toits de tôle, remplie de types à faces patibulaires cherchant les mauvais coups, les crimes entre chiffonniers, Joséphine l'hermaphrodite, un bordel pour clochards rue de Fourcy, Bob Giraud qui lui parle d'une bourse aux tatouages où de riches collectionneurs achètent des peaux humaines tatouées découpées dans des morgues ou des facs de médecine, mais encore : passer Noël dehors, en se saoulant pendant 3 jours à Pigalle, marcher sans fin dans les rues le ventre tiraillé par la faim. Cette faim hamsunienne, il y consacre de nombreuses et peut être les plus belles pages de son livre, conférant à ce dernier une grandeur et une humanité bouleversantes.
Publié en 1952, ce livre a été réédité plusieurs fois, il est aujourd'hui en poche chez Points ou dans la belle édition augmentée des photos de Molinard chez Attila. Vous n'avez donc plus d'excuses.
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Merveille de récit post-apocalyptique et anti-utopie de premier ordre! Ce récit publié en 1935 évoque Sa majesté des mouches de Golding et préfigure la Seconde Guerre mondiale, rien que ça...
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Il y a dans chaque livre de Yoko Ogawa une singularité qui fait d'elle une incontournable de la littérature japonaise contemporaine. Hiroyuki, parfumeur de métier et mari de la narratrice de ce roman, a mis fin à ses jours après lui avoir offert un parfum nommé "Source de mémoire". Ryoko se lance alors dans une chasse aux indices entre le Japon et Prague, aux frontières de l'onirisme et de l'enquête afin de savoir qui était vraiment son mari.
Vous ne sortirez pas indemne de ce roman unique...
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Wunderkind est le portrait d'un jeune musicien prodige formé dans une école de Sofia en Bulgarie. Ses passions et sa rage de vivre vont bien évidemment à l'encontre des règles strictes du régime politique appliquées dans cette école. D'une force prodigieuse, ce roman est un hymne à la liberté et un éloge de la musique classique.
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Il y a comme un plaisir malade à se plonger dans les textes de l'autrichien Thomas Bernhard. Sa littérature vous sera soit insupportable soit absolument essentielle. L'entre deux n'existe pas.
Bernhard c'est avant tout un style. De longues phrases qui tournent et se retournent, se répètent avec de subtiles variations comme un noeud coulant glissé autour de votre cou.
Fuyez ou laissez le couler, c'est au choix, mais on vous aura prévenu.
L'histoire de Oui pourrait se résumer en quelques mots.
Le narrateur est un scientifique reclus dont le travail sur les anticorps se voit perturbé
par une terrible dépression. Son seul contact est un certain Moritz, agent immobilier, à qui il vient se confier comme à un thérapeute. Au moment de lui raconter son état surgissent deux clients, "les Suisses", un couple venu acheter un terrain pour construire leur maison.
La femme du couple, "la Persane" va rapidement devenir la bouée de sauvetage du narrateur, sa nouvelle confidente et son miroir. Il découvre en elle une femme au bord du gouffre. Elle se confie à lui lors de promenades. L'intensité de leur relation le sort de son propre marasme pendant qu'elle s'engouffre encore plus dans le sien.
Placé sous le signe de Schopenhauer et Schumann, ce texte intense et ravageur n'a d'optimiste (trompeur) que le Oui de son titre, dont le sens réel ne vous sera dévoilé qu'à la dernière phrase, et tombera sur vous comme un couperet.
"Vous qui entrez, abandonnez toute espérance", sauf celle de lire un des textes les plus marquants de votre vie.
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Seul roman de cet auteur bien mystérieux (certains ont cru qu'il s'agissait de Nabokov), Roman avec cocaïne décrit les errances de Vadim dans Moscou, ses errances physiques et intérieures. Personnage haineux envers sa mère et incapable de désirer Sonia, son grand amour. Un livre cruel et puissant sur l'autodestruction, empli de cette unique grandeur de l'âme russe.
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Cette lecture je ne m'en suis pas remis... Si vous aimez être émus et troublés, rire et pleurer dans un même livre, Gabacho vous tend les bras... Le personnage de Liborio est un jeune mexicain qui passe la frontière et se retrouve confronté une vie d'adulte, âpre et rugueuse. Avant même l'histoire, l'écriture de la jeune Aura Xilonen vous prendra aux tripes. Une langue vivante et riche comme je n'en avais jamais lue... Vous m'en direz des nouvelles !
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Coupe sombre fait partie de ces petits livres de chevet que l'on a envie de relire tout au long de sa vie tant sa densité dissimulée sous une fausse simplicité recèle de leçons profondes. On y trouve un homme confronté aux forces de la nature et à la dureté de la vie. A lire, relire et transmettre!
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Perle noire!
Comment peut-on être à la fois un peintre de génie et un auteur formidable? Vous le saurez en lisant cette merveille de noirceur!
Jacques Verdier, l'antihéros par excellence, a depuis sa plus "tendre" enfance une faculté à entraîner ceux qui le côtoient vers la mort. Adulte et amoureux fou, verra-t-il se lever sa malédiction?
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