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Quel bonheur de retrouver (ou de découvrir?) Farris Smith pour un texte noir et magnifique, bercé par l'ambiance étrange de ce Mississipi où le kutzu, une vigne sauvage et malsaine envahit tout sur son passage, personnages compris.
De retour dans sa ville natale, Colburn a quelques traumatismes à régler. Mais même vingt ans plus tard, une malédiction traine toujours sur cette terre. De nouveaux arrivants, tels ce couple et leur enfant par exemple, errant d'un coin à l'autre, effrayants et qui croiseront la route de Colburn, de même que Celia, qui tient le bar du coin. Tous ces destins
ont quelque chose de tragique et se croiser ne va pas arranger leurs affaires...
Un gros coup de cœur !
Un livre à conseiller à tous les amateurs de Romain Gary !
L'auteur, sur les traces de Gary, y part à la découverte de M. Piekielny , ce personnage de La promesse de l'aube, sans vraiment savoir s'il a existé. Mené comme un jeu de piste passionnant, ce livre est un hommage à la mémoire, à la littérature et la plume de Désérable n'a rien à envier à celle de son maître. Brillant !
Suite à une panne de voiture, Alfredo Traps passe la soirée chez un vieux juriste et ses amis. Ils le convient à un jeu bien sympathique auxquels ils ont l'habitude de s'adonner, à savoir rejouer des scènes juridiques célèbres ou des procès de personnalités. Leur nouveau convive n'étant pas de la profession, il endosse le rôle de l'accusé... La soirée en question est loin de tout ce qu'aurait pu imaginer Alfredo... Ahh je vous envie de ne pas avoir encore lu ce texte machiavélique !!
Suite à une panne de voiture, Alfredo Traps passe la soirée chez un vieux juriste et ses amis. Ils le convient à un jeu bien sympathique auxquels ils ont l'habitude de s'adonner, à savoir rejouer des scènes juridiques célèbres ou des procès de personnalités. Leur nouveau convive n'étant pas de la profession, il endosse le rôle de l'accusé... La soirée en question est loin de tout ce qu'aurait pu imaginer Alfredo... Ahh je vous envie de ne pas avoir encore lu ce texte machiavélique !!
Voilà un roman américain comme je les aime, âpre et bien mené. Le delta du Mississipi compte son lot de gens bizarres, de déclassés et de monstres de foires. Parmi eux, Jack Boucher, un orphelin à la vie bien bousillée qui n'a qu'une obsession, récupérer assez de sous pour sauver la maison de sa mère adoptive... Dans un tel univers, c'est un chemin semé d'embûches... Quel livre, et quelle fin! Je vous envie tellement de ne pas encore l'avoir lu !!
Pierre Girard, kezako? Il n'y avait que les plus que précieuses éditions de l'Arbre Vengeur pour aller exhumer les romans bonbons de ce genevois oublié et pourtant indubitablement génial. Je n'emploie pas souvent ce mot trop galvaudé mais c'est un génie étrange et bariolé qui sort de ses livres en forme de lampes magiques.
En deux mots, Charles est un homme du quotidien, un banquier, dont le grand plaisir, ingurgiter des beefsteaks, se voit gâché par un lézard qui gobe une grosse mouche. De ce jour son petit monde s'écroule, et les beefsteaks le dégoûtent. Puis vient Popée, la
fille de sa demi-sœur, sortant un jour des flots telle une sirène impromptue. Révélation, renaissance. Et si une vie autre s'offrait à lui ?
De cette trame étrange et fine comme du papier bible émergent une poésie, un mystère et une folie du langage loin de tout ce que j'avais déjà lu, et un humour si particulier et onirique qu'une fois le livre fini vous aurez l'impression de sortir d'un rêve auquel vous n'aurez pas forcément tout compris mais dans lequel vous étiez si bien...
Pierre Girard est un auteur dont la discrétion et le secret posent les limites d'une appréhension directe, il écrit derrière une porte fermée mais toute sa poésie vient à nous par dessous la porte, dans les interstices, et par la serrure. Y mettre une clé ne ferait qu'en obstruer le passage...
Traven appartient à cette catégorie d'écrivains qui passèrent leur vie à brouiller les pistes, à changer de noms et à ne pas se faire photographier. D'où son statut d'auteur culte et mystérieux. Le trésor de la Sierra Madre est l'un de ses textes les plus connus, en partie grâce à son adaptation cinématographique par John Huston. Il s'agit d'un pur roman d'aventure se déroulant au Mexique au début du XXème siècle, et dont les personnages principaux, des Américains, vont perdre la raison en partant chercher de l'or dans des terres reculées. Formidable texte sur la bêtise humaine et la violence dans son rapport à l'argent. A découvrir !
La bouche pleine de terre.
Ses jours étant comptés suite à une maladie, notre héros quitte Belgrade par le train pour aller se foutre en l'air dans son pays natal. Descendant du train et commençant à marcher au hasard, se sentant seul et abandonné par le monde comme le dernier Werther's original du paquet le lendemain de la fête de famille, le voilà prêt à chercher la corde à laquelle se pendre au plus bel arbre de la montagne. La vie étant une vaste blague faite de bruits de fureur et de malentendus infinis, voilà que notre type va croiser la route de deux couillons de randonneurs
avec des chapeaux bizarres, lui qui voulait juste la paix finale et le silence des grands départs. Le face à face est silencieux, l'incompréhension règne et Werther fait demi-tour, préférant tracer sa route céleste. Sauf que ça ne convient pas aux deux zozos. Quand on croise quelque visage humain en plein désert, la loi tacite veut que des saluts soient échangés. Les voilà donc en train de le courser pour lui demander ce qui se trame derrière cette attitude bizarre. Fatalitas ! À ces deux nazes vont s'adjoindre tout au long de ce court roman aussi drôle et beau que triste et kafkaïen, deux autres types en train de chasser puis progressivement une ribambelle de pauvres cloches acharnées et bien décidées à faire sa fête au fuyard. Voilà qu'on ne peut même plus crever en paix...
Je vous laisse le plaisir de découvrir la fin de ce texte formidable que je relis assez régulièrement. L'absurde et la tragédie s'y côtoient dans une réflexion sur la culpabilité, le mal et la valeur de la vie dont vous me direz des nouvelles. Bon, c'est pas tout ça mais j'ai un train à prendre...
Baleine est de ces petits livres (comme Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Dagerman ou encore Coupe sombre d'Oscar Peer) qui peuvent accompagner une vie par leur densité et le peu de place qu'ils prennent dans une poche ou une bibliothèque. Point de fioritures, l'histoire est toute simple. Une baleine s'est échouée sur une plage et crée un trouble chez les personnages. Face à cet inconnu majestueux et troublant, c'est l'Homme avec une majuscule qui s'interroge et dont les fondements et l'existences sont mis en question. Tragique, peur, curiosité et mystère sont au rendez-vous. Un petit bijou méconnu de la littérature française.
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Ce court roman de Tanizaki écrit en 1918 et resté inédit en français jusqu'à 2019 est à mi chemin entre le policier et l'hommage à Edgar Poe. Tanizaki manipule son lecteur avec habileté et le plonge dans une sombre histoire de meurtre, de voyeurisme et de folie amoureuse. Bonne découverte !
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