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Jean-Pierre Martinet (l'auteur de mon livre préféré Jérôme) a mis son habituelle noirceur et son humour dézingué dans ce court texte. Comme souvent on y trouve un personnage à l'image de l'auteur, loser solitaire et désabusé, dont le nom est déjà tout un poème : Georges Maman... Cynique, ironique et poisseux ! Merveilleux...
Premier livre écrit par le grand maudit des lettres françaises à 31 ans, La somnolence préfigure les futurs grands textes de l'auteur, notamment Jérôme... On y trouve déjà l'humour ultra noir, un pessimisme absolu et une absence totale d'empathie ... le feel bad book par excellence ! Malgré tout il serait dommage de se priver d'un tel monstre littéraire !
A conseiller aux inconditionnels de Jean-Pierre Martinet, ces textes critiques parus dans quelques rares revues dévoilent un aspect de l'auteur que l'on ne soupçonnerait pas en lisant Jérôme. Amateur de grande littérature et d'une érudition sans bornes, Martinet voit toujours juste et écrit aussi bien ses textes critiques que ses romans. Et puis, auriez-vous imaginé Martinet dingue de littérature d'aventure, lui le reclus misanthrope et cynique? Comme quoi il avait bien plus d'un tour dans son sac troué...
Difficile de parler d'un tel livre mais il fait assurément partie des 10 livres que j'emporterais sur une île déserte. Monstrueux et féroce, jouant sur les registres infernaux de la bouffonnerie noire et de l'atrocité, Jérôme est un chef d'œuvre méconnu de notre littérature. Ecrit d'un souffle et sans paragraphes, ce texte déstabilisant raconte les délires de Jérome Bauche (tout homonyme n'est pas une coïncidence) , personnage enfermé dans un mal être et une mégalomanie cachant mal sa profonde solitude. Méchant, violent, sordide, ce texte unique ne peut pas laisser indifférent mais sachez où vous mettez les pieds, Jérôme c'est l'enfer fait roman.
C'est Colette qui remarqua en premier le talent d'Emmanuel Bove et aujourd'hui encore, cet auteur des années 20 ne cesse d'agrandir son cercle d'admirateurs. Mes amis raconte la vie de Victor Bâton, une vie aussi banale que l'est son nom. Il vit sans travailler et ne cherche qu'une chose, se faire des amis. Chaque chapitre est une rencontre, et une déception. Désabusé et drôle à la fois, ce texte subjuguant figure à vie dans mes livres de chevet.
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Julien Green est un auteur aujourd'hui trop peu lu et considéré comme désuet. Il serait temps de s'y replonger... Leviathan est un de ses premiers romans et aussi un des plus noirs. On y voit un personnage en proie à ses démons qui, amoureux de la jeune Angèle, va plonger dans un abîme de noirceur dû à sa jalousie et finir par la violer et l'assassiner. Le décor est planté... Si vous n'aimez pas les textes perturbants passez votre chemin, mais si vous aimez la littérature qui remue les sens et les consciences, laissez vous tenter.
Voilà le genre de livre avec lequel on s'aperçoit que l'on ne connaît pas grand chose à la Beat Generation, et que la plupart des auteurs de cette mouvance n'ont même pas été traduits... Encore moins les femmes hélas... cette anthologie est là pour corriger le tir et je vous invite vivement à sa découverte !
Voilà un dictionnaire comme vous n'en avez jamais lu. Gorgé d'ironie et de misanthropie, et imbibé d'un humour ravageur, voilà de quoi briller en société si vous avez une bonne mémoire !
Si vous voulez lire un roman érotique dont l'écriture est aussi importante que le sujet, vous tenez entre les mains un des livres les plus marquants jamais écrits dans ce domaine. Inclassable cependant, La mécanique des femmes est un patchwork de paroles de femmes, principalement des prostituées, sur le désir, les fantasmes et l'acte sexuel. L'obscénité y est évidente et ne comptez pas sur Calaferte pour dépeindre des niaiseries affriolantes. Mais on est ici en présence d'une littérature authentique et très forte.
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Lire la poésie de Brautigan c'est aussi simple qu'écouter un type bourré dans un bar (du temps où on pouvait encore y aller), un enfant parler à sa petite copine devant l'école, un clochard céleste (forcément) évoquer l'inéluctable condition humaine du fond de son caniveau. C'est beau, c'est parfois très drôle ou touchant, c'est humain et jamais on n'a l'impression de lire quelque chose d'assommant. Vous pouvez aller partout sur terre avec un livre de Brautigan dans la poche, et ce sera plus utile qu'une boussole.